Vous êtes ici : Dossiers et conseils bricolage, construction, rénovation pour la maison > Construction et rénovation > Chauffage et isolation > Remontées capillaires : problématique, solutions, traitement, prix

Remontées capillaires : problématique, solutions, traitement, prix

Quel traitement de remontées capillaires choisir, pour quel prix ?

Dans une maison, les remontées capillaires fragilisent les murs et entraînent de nombreux problèmes d’humidité. Avant de les traiter, la priorité est d’en identifier les causes.

De multiples solutions existent, qu’il faudra choisir en fonction de l’origine du problème. Quant au prix de ces traitements contre les remontées capillaires, il dépend de différents paramètres, parmi lesquels la gravité de la situation et les travaux nécessaires.

La remontée capillaire en 3 questions :

1 - L’humidité qui remonte… Quel est le principe ?

Vous connaissez le principe de la capillarité ? Posez un sucre sur une flaque de café au fond d'une soucoupe… Vous verrez le liquide s’infiltrer et remonter dans le morceau de sucre. Vous n’avez plus qu’à imaginer votre maison comme un gros sucre posé sur une zone humide ! En réalité, l’infiltration capillaire d’un mur se fait beaucoup plus lentement. Mais le principe est le même : aspirée par le matériau, l’humidité du sol s’infiltre et se propage de manière ascensionnelle. En clair, elle remonte progressivement à travers le mur, pouvant atteindre une hauteur d’un mètre cinquante (1,5 m) !

2 - Quelles sont les causes de remontée capillaire ?

Ce phénomène est devenu plus fréquent en raison de l’imperméabilisation des sols. Là où autrefois l’eau s’évaporait librement à travers un sol naturel, les dallages, terrasses et trottoirs empêchent désormais cette évaporation. Bloquée, l’eau se concentre dans les murs et y stagne. Dans les faits, les causes de remontée capillaire sont plutôt diverses :

  • Un sol insuffisamment protégé contre l’humidité. Lors de la construction, on a pu négliger la présence d’une nappe phréatique, ou une eau stagnante, et par conséquent les mesures à prendre pour protéger le sol contre cette cause d’humidité permanente.
  • Une malfaçon au niveau des fondations. L’entrepreneur a loupé l’étanchéité ou le système de drainage des eaux de pluie…
  • Certains travaux de rénovation. Un chantier peut causer involontairement une soudaine remontée capillaire, notamment dans une maison ancienne. Il suffit d’ajouter un étage qui va fragiliser les fondations (devenant plus vulnérables aux infiltrations), ou de surélever un terrain, mettant ainsi le sol en contact avec un mur poreux…
  • Les murs enduits. C’est un grand classique : l’humidité se développe souvent à l’abri d’un enduit. L’erreur fatale la plus fréquente : assurer l’étanchéité d’un mur avec du ciment sans se préoccuper de la cause de l’humidité. Attention : ne faites pas isoler un mur atteint par une remontée capillaire !
  • La configuration du terrain. Une maison construite en contrebas d’un terrain en pente récupère naturellement plus d’humidité et l’évacue plus difficilement.
  • L’usure du système anti-humidité. Certains traitements finissent par devenir moins efficaces avec le temps, notamment les barrières d’étanchéité.

NB : Certains matériaux, de par leur composition, sont plus poreux et sensibles à la capillarité. C’est le cas de la brique de terre cuite, du torchis, du parpaing, du bois, du béton cellulaire et des pierres riches en calcaire (comme le grès).

3 - Remontée capillaire : quelles conséquences ?

On reconnait facilement les signes d’infiltration capillaire. Dans la partie inférieure du mur, vous pouvez observer la formation de moisissure, de champignons, de salpêtre ou d’auréoles d’eau… Le revêtement peut cloquer, s’effriter ou se décoller par endroits. Ce qui est sûr, c’est qu’il vaut mieux ne pas laisser un mur dans cet état. À plus ou moins long terme, l’humidité s’installe avec son cortège de problèmes, tant pour le bâti que pour la santé des occupants.

  • L’humidité c’est moche. Il n’y a rien d’agréable à habiter une maison envahie de moisissure et dont le papier peint se décolle des murs…
  • La santé des habitants est menacée. Allergies, maladies respiratoires, l’humidité n’est pas sans conséquences sur la santé des enfants et des personnes âgées ou fragiles.
  • Si on ne fait rien, la maison finit par se fragiliser, exigeant des travaux de plus en plus coûteux pour raffermir la structure. Le risque ultime est l’effondrement.

Remontée capillaire : les solutions

Chaque problème ayant une solution, il est heureusement possible de contrer les remontées capillaires. Parmi les différentes méthodes, un professionnel choisira la plus efficace au cas par cas. En fonction de la cause de l’humidité, il vous proposera une solution corrective ou palliative (ou les deux). Et ce sera toujours du sur-mesure.

Les solutions correctives mécaniques :

Ces traitements sont assez complexes et nécessitent des techniques souvent coûteuses.

  • Le drainage périphérique. Il s’agit de creuser une tranchée drainante le long des fondations, dont le rôle est d’évacuer l’eau stagnant au pied du mur et sous les fondations. Les eaux pluviales sont canalisées grâce à un siphon atmosphérique. La pluie est ainsi empêchée de pénétrer sous les fondations. Seule contrainte pour le drain périphérique : il demande de l’espace et doit pouvoir faire le tour de la maison, ce qui n’est pas possible en cas de mitoyenneté. En tout cas, c’est une solution durable dont l’efficacité se fait sentir au bout de quelques mois. Idéal en prévention, le drainage du terrain est recommandé pour les constructions neuves. Le bémol du siphon atmosphérique, ce sont les ponts thermiques qui en résultent (dommage pour les économies d’énergie).
  • L’injection de résine. Cette technique de longue durée consiste à injecter une résine à la base du mur par des trous percés tous les 15 centimètres. Quelle est l’action de cette résine de silicone hydrofuge ? En durcissant au contact de l’eau, elle plastifie le mur, formant une barrière étanche qui stoppe immédiatement toute remontée capillaire. Efficace pendant au moins 10 ans, ce traitement peut être renouvelé dès que les signes d’humidité réapparaissent.
  • Les barrières étanches. Là encore, il s’agit de faire barrage à l’humidité. Mais cette fois en insérant des éléments étanches à l’intérieur du mur. Ils peuvent être de différentes natures : barrières métalliques, feuilles de plomb, plaques ondulées inoxydables, membrane en bitume ou en caoutchouc. Cette technique demande des travaux importants, puisqu’il faut réaliser une saignée dans le mur, y insérer la barrière étanche puis recouvrir le mur d’un revêtement.

Les traitements électromagnétiques :

Les solutions mécaniques ont beau être les plus fréquemment mises en œuvre, les traitements électromagnétiques méritent qu’on s’y intéresse. Ils prennent la forme d’une centrale d’assèchement qui lutte contre les remontées d’humidité.

Ces centrales sont de deux types :

  • L’électro-osmose : des électrodes, implantées dans le mur et le sol, émettent une faible tension visant à inverser la polarité et refouler les remontées capillaires. L’humidité est renvoyée vers le sol. Ce type de centrale, efficace au bout de deux mois, permet de résoudre les remontées capillaires de faible importance. Ce traitement convient surtout pour les remontées telluriques, liées à un phénomène géomagnétique. Dans ce cas précis, l’humidité est provoquée par une différence de potentiel entre le mur (positif) et le sol, chargé négativement. Pour faire la différence entre une remontée capillaire et une remontée tellurique, fiez-vous à un spécialiste. Actuellement, le dispositif le plus efficace est l’assèchement par électro-osmose phorèse : la centrale est complétée par un produit de phorèse qui, stimulé par le champs électrique inversé, se diffuse et obstrue les capillarités, offrant une solution définitive.
  • Le système géomagnétique : ce boitier installé à 80 cm du sol agit sur une distance de 50 cm autour de lui.

Les solutions palliatives :

Ces traitement permettent de limiter les infiltrations sans toutefois les éliminer complètement.

  • La mise à nu du mur. Décaper le revêtement d’un mur permet de l’assécher plus vite. À l’air libre, l’eau s’en évapore.
  • Le lit de gravillons. Après que les revêtements étanches (dalles, carrelage, terrasse) aient été retirés, la maison est entourée d’une bande de gravillons de 50 cm de large. Leur rôle est d’absorber l’eau du sol pour protéger les fondations.
  • La peinture de soubassement. La base des murs est couverte d’une peinture imperméabilisante qui les protège contre l’humidité.
  • Le doublage avec lames d’air ventilées. Il est mis en place sur la face intérieure du mur.
  • Le cuvelage. Cette solution, qui consiste à poser une résine étanche sous forme de mortier pour protéger le mur extérieur, ne fait en réalité que repousser le problème vers le haut du mur.

Traiter les remontées capillaires, combien ça coûte ?

Le montant du budget à investir contre les remontées capillaires peut varier énormément ! Tout dépend de la gravité du problème et du type de solution utilisée. En moyenne, comptez entre 40 et 200 euros par mètre linéaire. La plupart du temps, le budget des travaux est d’au moins 1000 € mais dépasse rarement les 3000 €.

Prix des principaux traitements contre les remontées capillaires :

  • Les travaux de pose d’un drainage périphérique coûtent 120 à 300 euros par mètre linéaire.
  • L’injection de résine hydrofuge, qui a l’avantage d’être efficace instantanément, coûte de 25 à 200 € le mètre linéaire. La différence de prix s’explique par la qualité de la résine et l’état du mur.
  • Une barrière étanche demande des travaux qui se chiffrent entre 100 et 200 euros par mètre linéaire.
  • Pour un traitement électromagnétique, le prix dépend de la surface de la maison. Pour traiter un mur de 15 à 20 m de long, la pose d’une centrale d’assèchement (et des sondes) coûte entre 500 et 3000 euros, selon la puissance du dispositif.

Qu’est-ce qui fait varier les prix ?

Le budget d’un traitement contre les remontées capillaires dépend de plusieurs éléments :

  • La surface à traiter (et le type de pièce)
  • La gravités des remontées capillaires
  • Les causes des remontées, indiquées par le diagnostic.
  • L’accessibilité
  • Les finitions
  • Le type de traitement (travaux, main d’œuvre, etc)
  • L’expertise du spécialiste

Sollicitez un spécialiste

Dans tous les cas, faire appel à un professionnel suppose de comparer plusieurs devis. Mais pour ce type de chantier hautement technique, tournez-vous vers des professionnels certifiés, ayant notamment la qualification Qualibat n° 1542 « Assèchement des murs par traitement des remontées capillaires ». En passant par un spécialiste, la TVA à 10 % s’applique à la main d’œuvre et aux fournitures.

Renseignez-vous sur les aides

La lutte contre les remontées capillaires permet de profiter de certaines aides. N’hésitez pas !

  • La TVA réduite à 10 %, comme on vient de le voir, s’applique aux travaux d’amélioration incluant les traitements anti-humidité. À condition toutefois que votre maison soit construite depuis au moins deux ans. L’obligation pour en profiter est de passer par un artisan et que les matériaux soit fournis par le prestataire.
  • L’ANAH (Agence national de l’habitat) peut subventionner vos travaux. L’aide est attribuée sous condition de revenu, le logement doit être construit depuis au moins 15 ans et les travaux réalisés par un professionnel.

Prévoyez les coûts supplémentaires

En plus du prix du traitement anti-remontée capillaire, certains travaux peuvent s’ajouter, selon les besoins :

  • Le diagnostic humidité. Il permet une mesure précise des taux d’humidité dans toute la maison et de repérer les causes cachées de remontée.
  • Le traitement anti-mérule. Si par malheur la mérule s’est installée, vous devez impérativement vous en débarrasser. Ce champignon est toxique à plus d’un titre : pour votre santé et pour la maison. La solution est généralement une ventilation adaptée.
  • L’installation d’un dispositif de ventilation. Si votre maison n’est pas équipée d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC), il est probablement utile d’y penser. Obligatoire dans les logements construits depuis 1982, la ventilation est également utile dans les plus anciens.
  • Les peintures et finitions à refaire. Quand vous aurez réglé le problème de remontée capillaire, il restera quelques travaux pour redonner belle allure à votre intérieur. Attendez que les murs soient totalement secs avant de les nettoyer et de refaire les peintures ou papiers peints.
Par La Rédaction - Publié le 09/01/2023 - Mis à jour le 15/02/2024

Obtenez un devis en moins de 5 mn !
Sélection des meilleurs artisans près de chez vous

Partager ce dossier sur les réseaux sociaux

Postez un commentaire - Partagez votre expérience !

Prénom ou pseudo (obligatoire)

E-mail (obligatoire)

Votre commentaire

Code de sécurité à copier/coller : g2rGbj

Recevoir une notification par e-mail lorsqu'une réponse est postée

Poursuivre votre lecture